Lorsqu’on se lance en micro-entreprise, il est essentiel de comprendre le fonctionnement des cotisations sociales. Simples à déclarer, elles constituent néanmoins la principale charge du micro-entrepreneur. Ces cotisations, prélevées par l’URSSAF, permettent de financer la protection sociale : maladie, retraite, maternité, allocations familiales, etc. Le taux URSSAF applicable à la 1ère année d’activité varie selon l’activité exercée et peut être réduit grâce à certaines aides, notamment l’ACRE. Voyons ensemble quels sont ces taux, comment ils évoluent et quelques exemples concrets pour mieux s’y retrouver.
Quels sont les taux URSSAF la première année d’activité ?
Les cotisations sociales de l’auto-entrepreneur sont calculées en pourcentage du chiffre d’affaires encaissé. Ce système, très lisible, remplace les charges fixes des autres statuts juridiques.
En 2025, les taux de base URSSAF pour une première année sans exonération sont les suivants :
- Achat/revente de marchandises ou restauration (BIC) : 12,3 % ;
- Prestations de services commerciales ou artisanales, activités d’hébergement (BIC) : 21,2 % ;
- Prestations de services relevant du régime général (BNC) : 24,6 % ;
- Professions libérales relevant de la Cipav : 23,2 % ;
- Location de meublés de tourisme classés : 6 %.
Ces pourcentages incluent les contributions sociales obligatoires (maladie, retraite, CSG/CRDS, formation professionnelle). Si votre chiffre d’affaires est nul, vous ne payez rien puisque les cotisations ne sont dues que sur les sommes réellement encaissées.
L’évolution possible grâce à l’ACRE
La première année, il est possible de bénéficier d’une réduction de 50 % sur les cotisations sociales grâce à l’Aide à la Création ou à la Reprise d’Entreprise (ACRE). Cette mesure vise à encourager le démarrage d’activité en allégeant les charges du créateur.
Les taux URSSAF après application de l’ACRE deviennent alors :
- Achat/revente (BIC) : 6,2 % ;
- Prestations de services (BIC) : 10,6 % ;
- Prestations de services au régime général (BNC) : 12,3 % ;
- Professions libérales à la Cipav : 13,9 % ;
- Location de meublés de tourisme classés : 3,6 %.
L’ACRE n’est pas accordée automatiquement. Elle s’adresse principalement aux créateurs d’entreprise qui répondent à certaines conditions : demandeurs d’emploi, bénéficiaires de minima sociaux, jeunes de moins de 30 ans ou entrepreneurs installés dans un quartier prioritaire. La demande doit être faite dans les 45 jours suivant la création de la micro-entreprise via votre espace personnel sur le site de l’Urssaf. L’exonération s’applique ensuite pendant 12 mois maximum.
Comment évoluent les cotisations après la première année ?
Passé la première année, les taux URSSAF reviennent progressivement à la normale, c’est-à-dire aux taux de base présentés plus haut. L’exonération ACRE ne dure qu’un an et ne peut être renouvelée.
Ainsi, un auto-entrepreneur paiera :
- La 1ère année : les cotisations réduites avec ACRE ;
- À partir de la 2e année : les taux pleins URSSAF.
Il faut donc anticiper cette hausse pour éviter les mauvaises surprises. Si vous avez commencé avec un taux URSSAF de 10,6 % pour des prestations de services BIC, il passera à 21,2 % dès la deuxième année. Cette évolution peut quasiment doubler vos charges, même si votre chiffre d’affaires reste stable.
Pour vous y préparer, l’idéal est de mettre de côté un pourcentage de vos revenus dès la première année. Par exemple, épargner 20 % de votre chiffre d’affaires vous permettra d’absorber la hausse sans déséquilibrer votre trésorerie.
Exemples de calcul pour un auto-entrepreneur débutant
Prenons quelques exemples concrets pour illustrer le calcul des cotisations sociales.
Exemple 1 : activité de vente (BIC)
Vous lancez une boutique en ligne et réalisez un chiffre d’affaires de 20 000 € la première année.
- Sans ACRE : 20 000 × 12,3 % = 2 460 € de cotisations ;
- Avec ACRE : 20 000 × 6,2 % = 1 240 €.
L’économie réalisée est donc de 1 220 €, un vrai coup de pouce pour démarrer.
Exemple 2 : prestation de service artisanale
Un auto-entrepreneur en dépannage informatique facture 25 000 € sur l’année.
- Sans ACRE : 25 000 × 21,2 % = 5 300 € ;
- Avec ACRE : 25 000 × 10,6 % = 2 650 €.
Ici encore, la différence est importante : près de 2 650 € d’économies la première année.
Exemple 3 : profession libérale relevant de la Cipav
Une graphiste freelance déclare 30 000 € de chiffre d’affaires.
- Sans ACRE : 30 000 × 23,2 % = 6 960 € ;
- Avec ACRE : 30 000 × 13,9 % = 4 170 €.
L’aide lui permet donc d’économiser 2 790 € dès la première année.
Ces exemples montrent que l’ACRE a un impact direct et significatif sur la trésorerie du créateur d’entreprise. Même si les taux doublent ensuite, cette période d’allégement offre une précieuse marge de manœuvre pour lancer son activité sereinement.


